jeudi 11 novembre 2010

Pascale Ourbih présente la 16ème édition des Chéries-Chéris qui commence demain, sur Tétu.com !


Quelques heures avant le lancement de la 16e édition du festival du film, gay, lesbien, trans de Paris, rencontre avec sa nouvelle présidente, Pascal Ourbih. Elle espère hisser Chéries-Chéris au niveau des grands festivals de ciné LGBT mondiaux.

La 16e édition du festival du film, gay, lesbien trans de Paris, ça commence le 12 novembre, au Forum des Images. Attendu par tout ceux qui sont intéressés par les fictions, documentaires et courts-métrages sur les thèmes LGBT, l’événement a été remusclé et élargi (neuf jours contre sept). Le festival proposera soirées débats dont une sur les droits LGBT avec la projection du film Ouganda au nom de Dieu, de Dominique Mesmin.une nouvelle compétition de films et documentaires et une programmation très riche avec de nombreuses

Une journée sur les droits LGBT se déroulera le 16 novembre avec au menu les projections des films Beauty and Brains, sur le Népal, et East West – Sex & Politics, sur la marche des fiertés Moscou en présence de Jochen Hick. Il y aura aussi une carte blanche à Pierre Philippe cinéaste et auteur, une rencontre avec Vincent Dieutre, un panorama sur le cinéma Philippin ou une thématique post-féminisme.

La manifestation s'ouvrira cette année avec la présentation en avant-première de Gigola grand drame lesbien inspiré du best-seller de Laure Charpentier (lire son interview recueillie par TÊTUE), dont la sortie en salles est prévue le 19 janvier prochain. Le festival du film, gay, lesbien trans de Paris se clôturera le 22 novembre avec un film péruvien Contracorriente (une photo ci-dessus), très remarqué dans le monde entier. Entretien avec Pascale Ourbih, la nouvelle présidente de Chéries-Chéris.

TÊTU: Nouvelle équipe, nouvelle présidence, nouvelle durée du festival (neuf jours), Chéries-Chéris évolue beaucoup en 2010…
Pascale Ourbih (photo): J’ai été élue présidente du festival en 2008, mais c'était Florence Fradelizi qui assurait le vrai fonctionnement de la manifestation. Puis, Florence a souhaité arrêter pour vivre une partie de l'année à Berlin. Un autre pilier, Didier Roth-Bettoni est parti vivre en Bretagne. On m'a proposé de prendre la suite et j'ai accepté avec grand plaisir. L'an dernier, le festival a retrouvé le Forum des Images et la fréquentation a augmenté de 20 %. Nous avons dépassé les 7000 spectateurs. Le Chéries-Chéris passe cette année de 7 à 9 jours pour avoir deux weeks-ends. Ces deux jours supplémentaires permettront d'accueillir encore mieux le public.

Cette année, la sélection du festival est très ambitieuse avec beaucoup d’inédits. Vous avez souhaité mettre en avant des films LGBT qui souffrent souvent d'un manque de moyens…
C'était la volonté des sélectionneurs : faire un choix serré pour mettre en avant des films qui ont du mal à trouver le chemin de la distribution. Nous avons reçu 500 films et documentaires pour en retenir une centaine, dont les courts-métrages. On a aussi voulu s'ouvrir au «mainstream» car on s'est rendu compte que le festival s'était un peu refermé sur lui-même. Le côté militant est resté mais avec une vraie ambition cinématographique. Un film comme House of Boys (en photo ci-dessous) est un bon exemple. Il parle des débuts du sida dans les années 80 et en même temps il est fait avec un vrai souci esthétique pour plaire aux spectateurs.

La question de l'homophobie et des droits LGBT revient en force dans les œuvres présentées?
Je pense que les jeunes réalisateurs ont compris que rien n'était acquis, qu'il fallait se battre. On a désormais des films venus d'Afrique ou de Jamaïque. C'était impensable il y a cinq ans! De plus, ces films sont faits avec une vraie exigence cinématographique, pas uniquement militants. Il y a une vraie volonté de créativité et d'ouverture pour s'adresser à tous.

Cette année, vous organisez aussi une compétition dans les catégories longs métrages et documentaires?
Nous souhaitions augmenter notre visibilité. Nous nous sommes rendus compte qu'à l'étranger, le festival n'avait pas la notoriété des Teddy berlinois ou de Outfest à Los Angeles. Cela motive aussi plus les réalisateurs à venir défendre en personne les films.

Les films présentés dans les festivals LGBT sortent rarement en salles et se retrouvent le plus souvent cantonnés à l'univers des DVD…
Le festival va faire un gros travail pour attirer des distributeurs, tous les films présentés, en particulier ceux de la compétition, étant inédits en salles. Le doc primé sera lui visible sur PinkTV. La chaîne diffusera aussi un inédit sur l'Ouganda

Quel est le film dont vous êtes la plus fière?
Le Gai tapant sur l'histoire de Jean Le Bitoux, le créateur de Gai Pied. On aura aussi une séance scolaire sur l'homophobie, avec trois classes de la région. On espère avoir ensuite le soutien de l'éducation nationale. Car aujourd'hui, la première conséquence de l'homophobie, c'est le suicide des jeunes ados.

Comment souhaitez-vous faire vivre la marque Chéries-Chéris à l'année?
Nous sommes en contact avec la Cinémathèque française pour faire une séance régulière dans ce lieu et remettre en avant un film LGBT marquant. On va reconduire aussi notre partenariat avec Le Nouveau Latina.

Comment voulez-vous faire évoluer le festival dans le futur?
J'ai envie de l'ouvrir un peu plus car beaucoup de gens ne le connaissent pas encore. Mais conserver son côté militant. Car si nous sommes tant soutenus par des institutions comme la Drac, c'est parce que les militants ont été là à la première heure. Je souhaite que Chéries-Chéris soit un lieu de débat et de rencontres. Dans un esprit cannois. Entre vraie cinéphilie et plaisir d'être beau et de faire la fête. J'ai choisi le cœur comme logo. Ce n'est pas hasard. C'est l'amour!

Tout le programme de Chéries-Chéris !

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